Créer des expériences : Julien Carlier, ComIntech et Social Dynamite

Julien Carlier, fondateur de ComInTech et CEO de Social Dynamite

Pouvez-vous présenter votre parcours et vos différentes activités ?

J’ai été DSI, développeur et j’ai aujourd’hui une casquette principale qui est de fournir des observations  sur les mutations du monde avec un regard d’analyste. Cela se traduit dans de l’accompagnement de transformation numérique de comités de direction et  l’accompagnement ou le coaching de DSI pour différents acteurs. On me demande souvent d’intervenir dans des conventions, des comités de direction, etc. J’ai deux activités liées à la technologie et à l’événementiel : une partie bénévole avec Comintech et la création de Social Dynamite. Ce sont deux univers différents mais pas complètement décalés dans le sens où la composante fondamentale est l’humain en lien avec l’événementiel. Social Dynamite est donc une excroissance sur le fait que le digital a transformé le marché des médias. La première conséquence est, pour les marques, l’opportunité de devenir leur propre média. La deuxième est que cette opportunité est offerte à tous, personnes physiques et personnes morales. La puissance de l’influence collective peut fédérer les parties prenantes qui veulent soutenir leur cause et mettre en synergie leur potentiel et leur pouvoir de média. Social Dynamite est née de ces deux constats : nous pouvons devenir un média qui permet d’avoir des audiences pérennes, fidèles et nous pouvons fédérer des parties prenantes pour faire de l’influence collective. Nous travaillons sur la chaîne de vente traditionnelle des sociétés et les aidons à travailler la transversalité et aussi à favoriser les vocations d’influenceurs chez les commerciaux et les dirigeants. Nous proposons également des packs de formations pour cela et aussi sur le social selling pour tous les commerciaux afin de les aider à fabriquer des flux de contenus intéressants et de bonnes lignes éditoriales et à maîtriser la communication. Cela permet d’avoir une visibilité sur le terrain et ses réalités ainsi que sur les prospectives possibles.

Quels seraient aujourd’hui les bons process et tendances à venir ?

Si nous prenons un événement corporate BtoB, il y a en général deux cibles, soit l’interne soit l’externe, la convention ou les clients. Dans les deux cas, tout passe par l’utilisation de la data. Nous sommes capables aujourd’hui de calculer les signaux faibles d’influence qu’a généré l’événement sur les prospects et clients en termes de fidélisation, de chiffre d’affaires, de turnover ou de coût d’acquisition. Nous sommes donc capables de démontrer qu’un événement à un impact en ROI. La méthode est l’intention de mesurer l’engagement côté clients et côté interne, l’impact sur la partie marque employeur et la fidélisation, l’attractivité de la marque. Ce qui est amusant, c’est que nous nous rendons compte qu’il y a de plus en plus de convergences entre les deux, avec des événements propriétaires ou signatures, qui sont des événements mixant les publics internes et externes. C’est une tendance très intéressante. Globalement, nous proposons une plateforme événementielle dans laquelle nous allons faire venir de l’interne et fédérer un écosystème de l’innovation avec des start-up, des fournisseurs, des parties prenantes de la chaîne de valeur, que nous allons mettre en avant. Sur scène, nous allons proposer un mélange de conférences très inspirantes avec des leaders de la marque qui prennent la parole et qui font de leur job une véritable source d’inspiration.

Il y a donc un win win. L’individu y gagne en employabilité, la marque y gagne en crédibilité dans sa ligne éditoriale et ils gagnent ensemble car la diffusion des contenus sera double. Nous essayons donc d’opérer tout le temps ce win win. Dans l’événementiel, c’est un peu pareil quand nous coachons un acteur interne pour monter sur scène. Nous lui donnons des ailes et il n’a alors pas du tout envie de partir pour la concurrence. En devenant le porte-parole de son entreprise, cela le rend très fier et le fidélise. 

Quel est votre regard sur les outils qui pourraient servir le développement de nouveaux concepts événementiels ?

Le mot outils est très large. L’événement est un outil engageant. C’est un outil de travail, un canal de communication, d’engagement des publics internes et externes. Ensuite, il y a des outils de mesure. Il est important de créer une convergence entre les outils de mesure événements et hors événements. Sur la partie client, nous commençons à avoir des CRM qui intègrent du marketing automation et nous pouvons à y intégrer des signaux faibles de ce qui s’est passé durant l’événement. Cela demande une configuration événementielle un peu particulière. Nous pouvons le faire au travers d’applications smartphone, de badges connectés traqués. La data récoltée permettra ainsi de retracer le parcours des personnes lors des événements. Il y a donc un grand nombre d’outils et d’applications possibles mais aujourd’hui il y en a très peu qui s’intègrent réellement… À l’avenir, il faudrait faire émerger plus de collaborations entre les différents acteurs de la chaîne de valeurs pour qu’ils puissent apporter un modèle plus cohérent. Pour reprendre une phrase qui m’est chère, nous pourrions doubler la taille du marché événementiel en dix ans si nous travaillions bien sur ce sujet-là car nous pouvons prouver l’intérêt de nos actions par le ROI !